Le Maternage Proximal regroupe l’ensemble des pratiques qui permettent à la Mère et son Bébé de tisser et maintenir un lien physique et affectif fort. C’est l’opposé du Maternage Distal, que l’on connait et observe depuis des années dans notre société occidentale : le bébé est séparé très tôt de sa mère, par le fait de le placer dans un landeau dès sa naissance à la maternité, de le promener en poussette, de le mettre le plus tôt possible dans sa propre chambre, reprise du travail très tôt, etc.

Le Maternage Proximal se pratique notamment via l’Allaitement Maternel, le Portage Physiologique, le Peau à Peau, le Cododo, le Massage Bébé… 

Cela va bien plus loin que ces pratiques, à mon sens, c’est une autre vision du lien que l’on souhaite construire en tant que parent avec son enfant.

C’est comprendre et respecter ce besoin viscéral de proximité immédiate et quasi-constante dont le nouveau-né a besoin. Comprendre qu’il nait “prématuré” au sens où son cerveau n’est pas complètement développé et qu’il a besoin de sa Mère pour se nourrir et se développer.

 
C’est être à l’écoute des besoins de son bébé, de ses émotions et le rassurer par votre présence et votre amour.
C’est aussi être parfois à contre-courant d’une société où les réflexions ou les conseils non sollicités fusent et peuvent mettre en doute votre vision du Maternage.

Le Portage Physiologique est une de ces merveilleuses pratiques qui permet de répondre au besoin de contact de votre bébé, de faire du peau à peau, d’allaiter et de créér un lien d’attachement sécure avec votre enfant. Dans de nombreuses autres cultures que la nôtre (comme au Mexique par exemple), il est commun, voire normal, de porter son enfant, de l’allaiter sur le long terme, de faire du cododo. Il n’y a pas ou peu de poussettes !

Amour, confiance, contact, respect et soutien.

“Comme beaucoup de parents, je voyais les choses à l’envers. Je m’imaginais qu’il fallait rendre un enfant autonome. Je devais avoir la maturité de m’en séparer afin qu’il grandisse et sache combler ses besoins sans moi. J’ai découvert par la suite que la véritable autonomie prend racine dans le lien sécurisant que la mère (ou la Figure Principale d’Attachement) tisse avec son bébé. Et c’est bien lui qui se détache alors, à son rythme, du cocon familial. Mais évidemment, cela, je n’en avais pas vraiment été témoin. Il m’a fallu rencontrer la Leche League pour voir des Bambins de deux ans téter et vivre leur vie. On pouvait donc être grand, s’abreuver au Sein de sa Mère, se lover dans les bras de son Père et pour autant avoir mille projets pour occuper l’instant présent.

Nicole Guedeney, spécialiste de l’Attachement dans la lignée de Bowlby et Ainsworth, voit la Mère comme une base de sécurité. Elle la compare à un porte-avions. L’enfant vient s’y recharger, il a besoin de s’assurer qu’elle est bien là, disponible. Une fois cette vérification faite, il peut retourner à son travail d’exploration et de recherche. Découvrir son environnement lui prend à peu près tout son temps. Il va le faire d’autant mieux qu’il se sentira en sécurité, car la présence de sa Figure d’Attachement lui permet d’aller de plus en plus loin, à son rythme. C’est ainsi qu’il devient progressivement autonome.” – Catherine Dumonteil-Kremer, Elever son Enfant Autrement.

Idées de lectures :
-Catherine Dumonteil-Kremer, Elever son Enfant Autrement.
-Catherine Gueguen, Pour une enfance heureuse.
-Carlos Gonzales, Serre-moi fort.
-Isabelle Filliozat, Au Coeur des émotions de l’enfant.
-Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, Porter Bébé.